Bienvenue en 1524

Vous qui passez par là, je vous souhaite le bonjour et la bonne fortune!
Nous sommes en France en 1524. Nous vivons sous le règne de François 1er.
Nelly est mon nom mais on me surnomme "Nougatine" à cause du nougat noir que je prépare et qui m'offre une modeste renommée. Mon âge est indéterminé, disons une trentaine d'années à cinq ans près. Je suis cantinière dans un camp de mercenaires, la Confrérie de Papelengue. Ma vie est dure mais joyeuse, je suis très occupée à aider à la cuisine, à tenir le camp propre et à soutenir les hommes et femmes qui partent au combat.
Vivre ainsi sous la tente, sans cesse en déplacement, demande de la débrouillardise et de multiples talents: certains savent tracer de belles graphies, d'autres fabriquent des bougies, d'autres encore enseignent l'art du tir à l'arc. Moi, j'apprends à travailler le cuir et à réaliser de la petite maroquinerie. J'aime ma vie au camp car elle me donne aussi l'occasion d'applaudir les beaux troubadours qui viennent nous distraire.
Voici ma vie et nos voyages au gré des besoins de ceux qui nous paient.
A vous tous qui allez me lire: bonne route!
http://laconfreriedepapelengue.blogspot.fr/


Nouveaux Mondes et ....épluchages

Bonjour à tous,

Et voilà, les Fêtes sont terminées depuis plus d'une semaine déjà et elles me laissent toujours nostalgique. Allez revivons-les!

Comme chaque année je prépare un bon kilo de nougat qui s'avèrera toujours difficile à découper mais finalement, au gros ciseau, ça a été assez rapide. Cette année, il est resté dans la tente-cuisine du camp pour qu'il dure plus longtemps. Chacun/chacune a pu piocher dans le saladier à sa convenance.

Mercredi 14 septembre
J'arrive au Puy comme toujours vers 17h20 et monte directement au camp. Il fait beau et chaud, ce temps est prévu jusqu'à dimanche. Quelques gouttes de pluie devraient venir nous embêter samedi mais nous croisons les doigts. Hop, j'enfile mon costume et me voilà prête pour 4 jours de fête.

Première étape: le défilé qui mène à la cérémonie d'ouverture.
Nous descendons les rues au milieu d'une foule un peu plus compacte que l'année dernière, c'est agréable. Arrivée vers la Place du Breuil, je vois deux de mes comparses attablées à une taverne. Je les rejoins pour un petit verre sans alcool et nous allons ensuite à la cérémonie. Cette année pas de chapiteau, tout se déroule dans le charmant jardin Henri Vinay. Nous prenons place et la cérémonie commence. Chaque texte, chaque isle est présenté(e) d'abord en langue d'époque puis en français et toujours précédé(e) d'un morceau de musique joué par l'orchestre de cuivres (non costumé, c'est dommage). Cette année, les explorateurs et les nouveaux mondes sont à l'honneur. La reine de l'Oiseau et le Prince sont assis sur une estrade devant un magnifique bateau. Nous accueillons l'Orient.
La cérémonie de cette année est émotionnellement très intense pour nous, Papelengue, car elle rend un très bel hommage (la minute de silence la plus respectée à laquelle j'ai jamais assistée) à notre très chère Bernadette, figure emblématique de notre isle et de la Lentille du Velay, qui nous a quittés en début d'année. Vraiment très intense et très beau.
Pour clore la cérémonie, la municipalité offre le verre de l'amitié (un bon verre d’hypocras rouge bien frais pour moi). Malheureusement de ce verre dépendra la suite de mes Fêtes. 

Nous remontons au camp où nous partageons le repas avec les amis de Garamante (les jaune et vert). Nous fournissons l'entrée (salade de chou et de carottes) et eux le plat chaud (viande en sauce). Très bonne ambiance, très bon repas, tout le monde pense le refaire l'année prochaine. 4 jours de Fêtes attendent, vite au lit!

Jeudi 15 septembre
Aujourd’hui je suis en charge de la cuisine de midi. Nous sommes une quinzaine. Au menu: agneau ausoerre avec ratatouille. Laure m'accompagne pour l'épluchage et la préparation. Tout se passe bien malgré...l'aspect de l'agneau une fois prêt. Dans cette recette, on lie la sauce avec de la mie de pain (beaucoup de mie de pain) et la mie détrempée n'est pas jolie à regarder. Le mot "vomi" a été celui qui a été le plus utilisé pour définir l’agneau une fois dans les assiettes. Puis le moment de goûter est arrivé et plus personne n'a rien dit.... Tiens, tiens!
Après la vaisselle je décide d'aller jeter un œil au marché (lui aussi au jardin Henry Vinay, quelle bonne idée!) Je descends en ville et mal m'en a pris: l'alcool (si peu: 1 verre!) du soir précédent et le chou ont raison de mon système digestif. S'ensuit une recherche désespérée en centre-ville de commodités: 1-qui ferment. 2-avec la lumière. 3-avec du papier. 4-avec une chasse d'eau qui fonctionne. 5-propres. Les 5 éléments ont été impossibles à réunir! Bref.... il a bien fallu que ça se passe, ça s'est passé.... Mais cet incident a gâché le reste de mes Fêtes, je n'ai pas osé aller me promener en vieille ville pour voir les Troubadours de peur de me retrouver dans la même situation. J'ai donc activement participé à la vie de camp les deux jours suivant: aide aux repas (épluchage, surveillance des cuissons....); travail du cuir et autres réparations couturières; et tir à l'arc (on ne peut pas toujours travailler!)
Cependant j'ai passé de bonnes fêtes: les Troubadours sont venus jusqu'à nous et j'ai eu la chance infinie d'avoir à quelques mètres de moi ces magnifiques animaux que sont les chameaux! Ah! Qu'ils sont beaux et quelle tête gracieuse ils ont! Le Nouveau Monde tout à côté.

Vendredi 16 septembre
Légumes et cuirs

Samedi 17 septembre
Aujourd’hui un grand honneur m'est fait. Les fêtes Renaissance fêtent la jouvence et les 7 ans, c'est-à-dire les nouveaux-nés et les enfants qui ont atteint l'âge de 7 ans. A Papelengue, nous avons le petit Zadig, qui fête ses 1 an le 26 septembre, fils de notre capitaine Benjamin et d'une de nos cantinières, Clarisse. Clarisse ne pouvant être là, c'est moi qui suis en charge de seconder Benjamin pour la cérémonie du  petit Zadig. Nous sommes plusieurs à accompagner Zadig:  Benjamin, (son papa donc); Bernard, son papy qui a confectionné la couronne de lierre; Jo, notre prévôt; James, notre porte-drapeau et moi qui ai un pichet d'eau. 

Comment ça se passe? Une gente dame dit un beau discours sur la jouvence et l'étape importante des 7 ans (si on est arrivé jusque là, c'est qu'on est robuste!). Ensuite une personne représentant un enfant (moi pour Zadig) verse un pot d'eau dans un seau pour symboliser la vie. Chaque enfant est ensuite appelé et on lui place sur la tête une couronne de lierre, plante robuste qui s'accroche, symbolique elle aussi. Pendant que son papa le porte, je place la couronne sur la tête de Zadig. Mais ce bout de chou déteste avoir quoi que ce soit sur la tête et garde la couronne à peine le quart d'une demi seconde. Benjamin fait en sorte qu'elle reste un peu. Ensuite Zadig doit plonger sa main dans le seau d'eau. Il a beaucoup aimé cette étape de la cérémonie ("Non Zadig, on ne nage pas!", dit la gente dame). Enfin, on lui remet un certificat officialisant cette cérémonie des nouveaux-nés.

Après la cérémonie, je rentre vite au camp pour aider à la cuisine: nous sommes toujours très nombreux le samedi à midi. L'après-midi passe (je confectionne une pochette en cuir et répare les chausses d'un de nos soldats), le dîner arrive et enfin... le bal!

Ah, comme j'aime aller au bal: vite que 22h00 sonnent! Cette année, ma tante m'accompagne. D'abord deux groupes de danse (un venant de la Loire et l'autre du Puy même) font quelques démonstrations. Ensuite c'est à nous. Le plus dur au bal est de trouver des partenaires: on ne danse pas seul(e), il faut au moins être quatre. Et on se tient la main. Avec ma tante, nous rencontrons des jeunes de notre connaissance dans un état d'ébriété très avancée. Et c'est ça le gros problème des Fêtes: l'alcool et les jeunes. Le vendredi et surtout le samedi soir, les rues du Puy sont envahies de jeunes complètement saouls, bouteilles de soda et autres eaux minérales remplies d'hypocras qu'ils boivent à une allure folle. Cette année un groupe de jeunes est monté sur le toit de l'hôtel-dieu en utilisant un échafaudage. Monter n'a pas été difficile. Descendre s'est avéré beaucoup plus problématique, tellement que les pompiers ont été appelés pour aller les chercher.
Danser avec nos jeunes n'a pas été facile: 1-il faut les tenir; 2-il faut essayer de leur faire suivre la danse (ils résistent!); 3-à force de renverser leur vin sur eux, leurs mains... collent. Mais nous avons bien ri et (quand même) bien dansé!

Voilà, c'était ma dernière journée, demain retour en 2011!