Bienvenue en 1524

Vous qui passez par là, je vous souhaite le bonjour et la bonne fortune!
Nous sommes en France en 1524. Nous vivons sous le règne de François 1er.
Nelly est mon nom mais on me surnomme "Nougatine" à cause du nougat noir que je prépare et qui m'offre une modeste renommée. Mon âge est indéterminé, disons une trentaine d'années à cinq ans près. Je suis cantinière dans un camp de mercenaires, la Confrérie de Papelengue. Ma vie est dure mais joyeuse, je suis très occupée à aider à la cuisine, à tenir le camp propre et à soutenir les hommes et femmes qui partent au combat.
Vivre ainsi sous la tente, sans cesse en déplacement, demande de la débrouillardise et de multiples talents: certains savent tracer de belles graphies, d'autres fabriquent des bougies, d'autres encore enseignent l'art du tir à l'arc. Moi, j'apprends à travailler le cuir et à réaliser de la petite maroquinerie. J'aime ma vie au camp car elle me donne aussi l'occasion d'applaudir les beaux troubadours qui viennent nous distraire.
Voici ma vie et nos voyages au gré des besoins de ceux qui nous paient.
A vous tous qui allez me lire: bonne route!
http://laconfreriedepapelengue.blogspot.fr/


Sortie à Agde

Bonjour à tous,
Ca y est, Papelengue a effectué sa première sortie de l'année 2011 à Agde. Impressions!

Samedi:
Cette année il y a une nouveauté, nous partons avec deux autres associations du Puy. Ce sont deux associations de musiciens qui se chargeront de nous faire défiler et danser tout au long du week-end. Nous nous devons donc être bien à l'heure parce que nous savons que les membres de ces associations, eux, le seront. Réveil à 3h30 pour un départ à 5h00/5h15. Tout le monde est dans les temps et le car et le camion de matériel pleins à craquer.

Arrivée à Agde vers 9h30. Notre camp est prévu dans la vieille ville sur une place devant un charmant trompe-l'oeil. Pour planter les trois tentes du camp, nous voilà obligés de percer le goudron. La première tente chute quelques minutes après avoir été fixée. Nos hommes redoublent d'efforts! Le camp prend forme et nous nous installons. L'organisation a prévu de faire dormir une partie d'entre nous dans un local équipé de toilettes et de douches. Comme d'habitude, les plus courageux dorment sous la tente. Avec plusieurs cantinières, nous choisissons le local pour passer une nuit confortable et assurer une bonne prestation le dimanche car, nous dit-on, il y aura beaucoup de monde. La fête d'Agde est une fête multi-historique: nous côtoyons un camp médiéval (nous avons l'habitude!) mais aussi un camp grec, un mariage et banquet Belle Epoque, des troupes napoléoniennes, des résistants qui patrouillent en faisant claquer leurs chaussures.

Le beau temps est au rendez-vous, la foule non. Nous devons défiler plusieurs fois dans une rue bien définie et assurer aussi un ou deux combats et souvent bouter le feu. Loulou et Ben nous offrent un très beau combat et les cantinières dépouillent les victimes tombées sous le feu (ils ne s'y attendaient pas je crois!). Hélas, ils n'avaient que peu de richesses! De retour au camp je m'initie (sans lunettes) au tir à l'arc sous la houlette de Margot qui m'explique bien comme il faut comment armer et tirer. Mes premiers tirs sont peu convaincants mais je réussirai à avoir la pomme le lendemain (deux fois!). Je profite aussi des jeux Renaissance en bois  installés juste en dessous du camp et les teste tous, toujours avec ma comparse Margot. J'aimerais que Papelengue en ait des semblables: ce sont toujours des jeux d'adresse et le public peut participer. Ca me plait! Je fais un tour de marché, vais écouter la chorale Renaissance chanter, danse, admire les quadrilles 1900 (et les belles toilettes). Je pense qu'elles ont eu plus chaud que nous!

La cuisine faisant partie de nos activités, je suis chef-cantinière pour le samedi soir. Au menu: poulet au verjus. Pendant la préparation la fumée me joue un mauvais tour et irrite très sérieusement mon oeil droit. Je passe le reste de la soirée à pleurer mais suis quand même fière d'avoir réussi un bon poulet (assistée de Didier et de son palais très sûr pour l'assaisonnement). Le réveil matinal, le voyage et la journée ont raison des bonnes volontés: tout le monde au lit vers 23h00.

Dimanche:
Le comité organisateur offre le petit déjeuner à toutes les associations participant à la fête. Nous sommes très bien accueilli(e)s et très bien servi(e)s. Encore une fois plusieurs défilés nous attendent. La foule promise la veille n'est pas vraiment au rendez-vous. On les comprend: il fait très chaud et le cap d'Agde n'est qu'à 6 kilomètres. Tout le monde est à la plage (sauf nous, nous gardons la ville). 
Après de bonnes grillades avec des carottes et des courgettes, je tire quelques flèches et manque d'embrocher un jeune garçon qui, indifférent aux consignes de sécurité et aux interdictions de passer, traverse le camp et le champ de tir en courant. J'avais armé et j'allais tirer. Imaginer ce qui aurait pu se passer me rend malade! Je pense qu'il faudra renforcer les barrières autour du champ de tir. Un accident arrive vite et trop bêtement. J'arrive quand même à transpercer la pomme d'une belle flèche (qui reste en suspend dans le fruit). La chance du débutant? Probablement, mais je vais persévérer! La journée passe calme et chaude (heureusement que le comité d'accueil nous a fourni un tuyau connecté à un point d'eau pour nous rafraichir!)
Vers 17h00, nous nous organisons avant le défilé final pour ne pas partir trop tard (tout le monde travaille lundi!). Nous commençons à démonter les tentes et à ranger. Puis ceux qui défilent partent tandis qu'une partie continue de charger le camion. Nous quittons Agde à 21h00 et arrivons au Puy à 02h00 du matin.

Je me suis bien amusée avec mes amis de Papelengue mais cette sortie m'a laissé quelques regrets: j'ai trouvé le public d'Agde indifférent à nos efforts et irrespectueux du camp qui leur était présenté (on ne traverse pas un camp quand on vous demande de ne pas le faire, on fait le tour, ça prend deux minutes). Je n'ai pas aimé l'attitude de plusieurs dames de la Belle Epoque et leur réflexion: "vous n'êtes pas dans votre quartier" lorsque nous avons voulu chanter au banquet. MAIS j'ai apprécié l'attitude de nos voisins Renaissance d'en-dessous et du comité d'organisation, très professionnel et sympathique, et, surtout, notre chauffeur était une crème absolue!

Pour en savoir plus sur cette fête: