Bienvenue en 1524

Vous qui passez par là, je vous souhaite le bonjour et la bonne fortune!
Nous sommes en France en 1524. Nous vivons sous le règne de François 1er.
Nelly est mon nom mais on me surnomme "Nougatine" à cause du nougat noir que je prépare et qui m'offre une modeste renommée. Mon âge est indéterminé, disons une trentaine d'années à cinq ans près. Je suis cantinière dans un camp de mercenaires, la Confrérie de Papelengue. Ma vie est dure mais joyeuse, je suis très occupée à aider à la cuisine, à tenir le camp propre et à soutenir les hommes et femmes qui partent au combat.
Vivre ainsi sous la tente, sans cesse en déplacement, demande de la débrouillardise et de multiples talents: certains savent tracer de belles graphies, d'autres fabriquent des bougies, d'autres encore enseignent l'art du tir à l'arc. Moi, j'apprends à travailler le cuir et à réaliser de la petite maroquinerie. J'aime ma vie au camp car elle me donne aussi l'occasion d'applaudir les beaux troubadours qui viennent nous distraire.
Voici ma vie et nos voyages au gré des besoins de ceux qui nous paient.
A vous tous qui allez me lire: bonne route!
http://laconfreriedepapelengue.blogspot.fr/


La sortie à Pérouges (01)

Bonjour à tous,

Ah, quelle est belle la ville de Pérouges! Et notre sortie s'est bien passée. Une grande partie de notre Confrérie est arrivée samedi soir pour monter le camp et festoyer. Pour ma part je n'ai fait le voyage que le dimanche matin, le samedi étant consacré au voyage pour rejoindre le Puy (3h quand même!).

Départ à 06h45 du Puy pour arriver à Pérouges vers 9h00. Là nous sommes accueili(e)s par une organisation un peu sur les dents: la fête est connue et très fréquentée et les places de parking...rares. Nous montons au camp installé dans un charmant chemin forestier où un mince sentier pentu nous mène jusqu'au portes de la ville. Le camp comprend deux tentes, le jeu de l'arbalète pour les enfants et notre ami potier. La fête commençant officiellement à 11h00, j'enfile mon costume en vitesse et pars découvrir la ville avant que la foule (qui sera très nombreuse) n'arrive. Je suis séduite: tout est charmant. Les rues étroites, les portes (ah! les portes!), les fenêtres et leurs volets horizontaux extérieurs. Pérouges est également très fleurie. Je fais un tour au marché, repère le marchand de crêpes à la châtaigne (et accessoirement les toilettes), discute avec un grand bourgeois qui, normalement ne devrait même pas me considérer, moi, cantinière, mais... il pleut. Nous en arrivons à la conclusion que ça commence un peu mal.

A 11h00, défilé d'ouverture sans pluie: nous faisons un tour de ville avant de terminer sur une estrade où chaque compagnie est officiellement présentée. Pour la première fois, j'ouvre la marche en portant la bannière de Papelengue. Oui c'est un peu lourd mais le plus contraignant est de la faire passer sous les différentes cordes de fanions et les branches basses des arbres. Il faut bien jauger et surtout lever les yeux. Je marche donc le nez en l'air dans une ville entièrement pavée: pas facile! Après le défilé, nous retournons au camp étancher notre soif. Pour cette sortie, pas de repas à préparer: chaque compagnie est accueillie pour le déjeuner. Au menu: salade de lentilles, coleslaw (salade de chou et de carottes), jambon, fromage, pain et gâteau. Après le repas, je pars chercher un dessert tout chaud avec une comparse (Jocelyne): une crêpe à la farine de châtaigne et au jus de citron: miam!

Dans l'après-midi, je fais un grand tour pour voir les spectacles: je ris au spectacle de la compagnie Medio Evio qui, sous couvert de nous vendre des armes de guerre, nous explique chacune d'entre elles. Drôle et pédagogique, un grand succès! (Retrouvez la compagnie ici ). 
Autre moment pédagogique: les arbalétriers qui vous expliquent d'où vient l'expression " se tenir à carreau", le carreau étant le projectile de l'arbalète. Le guerrier qui parle connait très bien son affaire: construction, chargement, maniement, tir, portée, poids, tout y est. Vraiment intéressant. Pendant mon tour, je retrouve nos amis lyonnais des Gagne-deniers (ici) qui mendient et font peur aux enfants comme d'habitude! Je fais un tour au tir à l'arc placé dans une cour fermée et non pas sur notre camp (trop dangereux) mais il est victime de son succès. Pas de tirs pour moi cette fois-ci.
Les musiciens se promènent dans la ville, les mercenaires de Papelengue crachent le feu et combattent ("sans se faire mal" comme le dit si justement une dame derrière moi.) Mais une ville de pavés, c'est dur, surtout pour les chevilles: épuisée je m'assois devant une petit bâtisse à l'entrée de la ville et regarde la foule. Ah, que de bébés et de petits enfants secoués sur les pavés dans leur poussette, que de pieds chaussés de talons hauts endoloris, que de photos prises. 

Je dois dire que tout est bien organisé, la journée passe sans temps mort. En plus il y a des expositions et un musée à visiter, ça permet d'entrer dans les maisons et d'admirer leur architecture. Je ne peux bien entendu pas tout voir (le spectacle des rapaces notamment), il faut aussi être un peu au camp où nos membres s'en donnent à cœur joie pour taquiner TOUS les visiteurs qui passent (ou pas!) par les accès sur lesquels nous sommes placé(e)s. Face à Loulou, il vaut mieux avoir du répondant! Je descends le chemin forestier et retrouve des jeux médiévaux en bois, comme ceux que j'avais vu à Agde. Les enfants les prennent d’assaut et c'est l'occasion de grandes parties endiablées.

17h30 arrivent ainsi que le défilé de clôture. Encore une fois je porte la bannière, nos hommes crachent le feu et combattent (dans les rues et sur l'estrade). Une dame s'inquiète pour son lierre et le présentateur pour l'arbre de la place. Nous terrifions littéralement une petite fille lorsque nous boutons le feu (pourtant nous prévenons toujours que les bouches-à-feu vont s'exprimer!) et cela sonne la fin de cette bien belle journée finalement sous le soleil de Pérouges.



Pour en savoir plus sur  la ville et sur la fête.

La Compagnie Medio Evo

Les Gagne-deniers....